Sorgho, moha ou teff grass en soutien des prairies en été
Les cultures fourragères d’été trouvent leur place sur les exploitations dans un contexte de sécheresses estivales récurrentes. Récoltées ou pâturées, plusieurs programmes de recherche ont détaillé leurs atouts.
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Le sorgho multicoupe, le moha, le millet perlé ou le teff grass ont obtenu de bons résultats à la suite de plusieurs années d’essais, notamment dans le cadre du programme Cap protéines, sur de nombreux sites expérimentaux. Ces plantes en C4 sont dotées de meilleures performances photosynthétiques que les autres plantes en condition de luminosité et de températures plus élevées.
Bonnes valeurs alimentaires
« Leurs rendements moyens relevés lors des essais sont de l’ordre de 10 tonnes de MS/ha pour le sorgho, de 9 tonnes de MS/ha pour le millet perlé, de 8 tonnes de MS/ha pour le moha et de 7 tonnes de MS/ha pour le teff grass », récapitule Antoine Buteau, ingénieur à la ferme expérimentale des Bordes à Jeu-les-Bois, dans l’Indre.
Cette biomasse englobe deux coupes pour la plupart des espèces. Les valeurs alimentaires mesurées sont également satisfaisantes. « Elles se situent entre 0,8 et 0,9 UFL/kg de matière sèche (MS) avec une teneur en matière azotée totale (MAT) entre 15 et 20 %, précise l’expert. Le teff grass étant le meilleur élève de la sélection en termes de MAT. » Le point faible de cette graminée est la réussite de son implantation compte tenu de la petite taille de sa graine. Les terres argileuses sont à exclure et mieux vaut le réserver aux terres sablonneuses bien émiettées en surface. Comme les autres espèces, le teff grass peut être semé avec un semoir à céréales en prenant garde à bien relever les descentes afin que les graines soient simplement posées en surface. Le moha ou le sorgho peuvent être placés à 2 cm de profondeur.
Le marché propose un large panel de variétés de sorghos multicoupes, qui se valent en termes de performances. « Seuls les PPS obtiennent des résultats un peu en dessous des autres en termes de rendements », explique Antoine Buteau. À part le sorgho et le millet qui se récoltent difficilement en foin, toutes ces cultures estivales peuvent être ensilées enrubannées ou pâturées.
Plus de gaspillage avec le sorgho
Le programme Esti’VAL piloté par la ferme expérimentale des Bordes a montré que les animaux les consommaient facilement. « Il faut attendre que le sorgho ait atteint une hauteur d’au moins 60 cm car avant, il peut présenter un risque de toxicité, précise Antoine Buteau. Jusqu’à 1,5 m, il est très bien valorisé par les animaux. Au-dessus, nous observons plus de gaspillage. La tige, moins appréciée des animaux, représente une plus forte proportion. Pour les plantes de 2 m de haut par exemple, la part des feuilles n’est que de 30 % et la part non valorisée peut atteindre 60 % de la biomasse. » Le pâturage du moha et du teff grass s’apparente davantage à ceux d’une prairie.
Cet été le troupeau de la ferme expérimentale des Bordes bénéficiera de teff grass semé avant le 20 mai (et après la récolte du méteil) à la date idéale.
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